Par Antoine Bourdon
La forte armée dans une légère tunique,
L’Amazone, étant partout des preux peu pudiques
Exaltée des chères manières qu’ils regardent,
Recouvre ses forces au lieu de veiller garde,
Toute étendue de la fatigue au pied des monts,
Le revers relâché de sa main sur le front.
La toile, légère et fraîche, couvre ses seins;
Les sommets pointus au ciel en ce pays lointain
Découvrent le vent; près de ces pâles versants,
Son carquois vide le long des côtes, rêvant,
Cavalière, de combattre à rebours l’amour,
Ses lèvres reposent dans le vide du jour.
Dans ses deux paumes ouvertes à l’abandon,
Souvenir des pointes tirées aux flancs des monts,
Son sommeil maintient en mémoire la tension
De son arc décochant un trait vers leur passion.
En guerre, partie de la mer Noire, elle reste
Assoupie là, seule, ailleurs, en paix de son geste,
Et le soleil l’éveillant, du bout des seins, elle,
Aux mortels, ira remontrer l’amour tel quel.
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