■ Conseil Municipal des Jeunes de Dinard en visite à l’Assemblée Nationale et au Sénat.
Nous assistons depuis quelques semaines, parfois intéressés, et souvent atterrés, aux échanges intra-Assemblée sur le futur budget de la France. Il faut bien reconnaitre que les petits événements comme le fauteuil hors de prix de G. Larcher, les prix astronomiques des fournisseurs de mobilier de l’Administration ou les futures décisions de justice visant le RN ont toujours pour thème l’argent gâché, mal géré, ou même le financement illégal. Cela ne fait que confirmer au public une image d’incompétence que côtoie souvent l’absence de contrôle, quand il ne s’agit pas de purs délits dans l’univers politique ou au sein même de l’Etat. Au bout de ce chemin mi-réel, mi-médiatique, l’opinion des français se construit moins par la parole politique que par le bon sens du quotidien. Celle des jeunes est désormais plus indépendante du politique que jamais.
La retraite est LE sujet dont toute l’Assemblée se saisit, ce qui présente l’avantage de ne pas ou peu parler du reste (transition énergétique, fin de vie etc…), et de rester sur un court-termisme assez navrant finalement. Pourtant, la retraite est par définition un sujet de long terme et non un simple cliquet budgétaire pour 2025. C’est un programme de société à moyen et long terme avec toute la valeur morale qu’il porte, à savoir la protection de nos anciens. En faire un spot d’arguments pour l’année en cours est une forme de stigmatisation de ce qui coûte (les retraités) et non une vision financière stratégique à la fois pour les ainés de la nation et pour les jeunes actifs qui porteront cette charge.
Qui paiera ? Justement, cette charge doit être allégée. Les jeunes de 18 à 24 ans, pas plus que les autres tranches d’âges, ne souhaitent travailler plus longtemps. Sauf métier-passion, la majorité des gens répondrait non à un référendum proposant d’allonger la vie active. C’est humain, évident, et ce référendum n’aura donc pas lieu. Par contre, ces mêmes jeunes savent déjà que, malgré tout, cela se produira certainement, au-delà de 65 ans. Ils ne refusent pas l’idée, même s’ils n’en ont pas envie, ce qui rassure sur leur capacité d’anticipation.
Le futur de la retraite : Mais ce n’est pas leur seule vision d’avenir. Ils considèrent, dans leur grande majorité, que le système unique par répartition aura du plomb dans l’aile compte-tenu des évolutions démographiques de la France : une lucidité édifiante. La capitalisation, le choix d’une épargne-retraite totale ou en complément d’une solution par répartition, est déjà inscrite dans leur vison d’avenir (74% sur le graphique Ifop-Cecop). Cela va même jusqu’aux 25-34 ans et couvre une grande partie des tranches d’âges dites « actives ».
Changer de discours : D’un seul coup, le (la) retraité(e) 2024-25 n’est plus le sujet ou la cible. La conscience des plus jeunes d’entre nous de se prendre en charge eux-mêmes, en partie, et pour certains totalement est plus forte qu’imaginée par l’Etat ou les députés. C’est d’une simplicité efficace qui dépasse de loin les atermoiements politiques du moment. La question n’est plus de savoir à quel âge la retraite peut être liquidée mais de quelle manière on peut faire évoluer la société vers plus de responsabilité individuelle sur le sujet des retraites, sans laisser sur le bord du chemin les ancien(ne)s les moins favorisés. A cela s’ajoute comme une conséquence et non comme un objectif, la réduction significative du déséquilibre budgétaire du système de financement des retraites.
Les jeunes ont dépassé le Parlement, depuis quelques temps déjà, pour réfléchir sainement à leur propre avenir. Il n’est pas impossible que, dans quelques années, ils nous rappellent aussi que l’immigration contrôlée mais puissante dans la vie économique est une autre clé de l’avenir des retraites, face à une natalité en berne.
Écouter les français pourrait être une bonne idée.
Écouter les plus jeunes est une absolue nécessité.
Note de l’auteur
Cet article ne représente pas une critique sur le fond des personnes publiques, mais une analyse des choses perçues, des risques liés aux communications du monde politique et des enjeux de celles-ci. Les noms cités ne le sont que pour comprendre leur impact au travers de décisions, de déclarations ou de comportements médiatisés.
Cet article ne représente pas une critique sur le fond des personnes publiques, mais une analyse des choses perçues, des risques liés aux communications du monde politique et des enjeux de celles-ci. Les noms cités ne le sont que pour comprendre leur impact au travers de décisions, de déclarations ou de comportements médiatisés.
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