■ Maître Jean-Philippe Carpentier.
C’est le tout premier article de 2025 et je vous souhaite à tous une très bonne année.
Commencé cette semaine, cet article se terminera par « à suivre », car il continuera la semaine prochaine, tant le sujet est vaste et chers lecteurs, vous ne serez pas comme Louis XIV qui a failli attendre, pour la fin de l’article, vous devrez attendre.
Curieusement, cette année a débuté par une kyrielle de messages sur le réseau social X à la suite de l’article que j’avais signé dans Le Contemporain intitulé « Bitcoin, monnaie, souveraineté et déficit ».
Le premier message, amusant, émanait de « Jacques Favier, le crypto saurien » @cryptosaurien qui, parlant de l’article du Contemporain disait « royalement » « C’est la classe adoption ».
Effectivement, je n’ai aucune aversion pour le bitcoin que je classais dans mon article dans les valeurs refuge.
Après avoir rebondi sur le premier message, X s’est déchaîné et Guillaume Louilier, @Guikingone, par plusieurs posts, a apporté des éléments constructifs au débat que j’avais initié dans l’article du Contemporain en comparant le Bitcoin, potentielle monnaie de réserve moderne pour les banques centrales, avec l’or, qui toutes deux partageaient deux caractéristiques, la faculté d’être minées et le caractère fini de leurs réserves mondiales.
@Guikingone soulignait « L’or a une inflation (de par son extraction) d’environ 2-3% selon les années (sans que l’on connaisse le plafond réel dans l’univers), BTC, lui est plafonné à 21 millions d’unités principales, elles-mêmes contenant 100 millions de sous-unités) », ce qui n’est, du reste, pas en contradiction avec ce que j’écrivais initialement.
Il ajoutait « On sait par avance que l’ensemble des unités auront été minées d’ici à 2140 (enfin, à quelques mois près), on a donc une monnaie qui est déflationniste et "intéressante" pour l’économie car sa valeur s’apprécie avec le temps, ce qui rend les biens / services moins chers ».
Ce point fait plus débat, j’y reviendrai.
@Guikingone précisait « J’entend l’argument de la résilience, c’est un sujet de fond, j’entend aussi la comparaison que l’on peut faire avec l’or, je pense (peut-être à tort) que l’or est du bitcoin en moins bien (le terme n’est pas de moi mais de M. Choueifaty) de par sa nature numérique ».
Il concluait ses propos en indiquant « Maintenant, j’apprécie que l’article n’use pas de poncifs usés, cela fait plaisir à lire, je pense que certains arguments exprimés pourraient bénéficier d’une explication plus longue, p-e que @RichardDetente ou @IdLibertes seraient ouverts à la discussion ? »
En tout cas, moi, je le suis.
La réponse de Richard Détente @RichardDetente ne s’est pas faite attendre et il précisait « Bonjour, Pour information le réseau Bitcoin est ce qui se fait de plus résistent face à des coupures d’électricité. Dut autrement le réseau bancaire tombera bien avant Bitcoin du fait de sa conception et notamment de sa décentralisation ».
Il va de soi que je ne conteste pas ce point qui est une fragilité intrinsèque d’internet, même si ce n’est pas la seule.
Du reste, Franck Muller @mumudu93 mettait dans son commentaire en avant un des points essentiels sur lesquels une réflexion s’impose, résumée en un mot, « résilience ».
C’est alors que Charles – Sats4AI.com @lesieur27 réagissait en répondant à @NormandieBTC : « on l’invite? » et bitcoin.fr @bitcoinpointfr expliquait qu’il parlait de Bitcoin Expo qui se tiendra à Rouen le 24 janvier 2024.
Etienne Tamarelle, @Gangloude, pour sa part, a considéré que je ne comprenais rien à cette technologie qui, en cas de panne pouvait repartir et qu’ « il suffirait qu’un groupe électrogène reparte et qu’un ordinateur ayant stocké la blochaî soit encore en existence pour redémarrer le protocol… ».
Je ne suis pas, j’en conviens, un geek ou un génie de l’informatique.
Cependant, avant d’écrire sur le Bitcoin, je m’étais replongé dans une discipline que j’étudiais autrefois à l’université, l’économie.
En effet, une cryptomonnaie ne se réduit pas à une technologie.
C’est une monnaie avec un rationnel économique et qui est utilisée dans un environnement juridique, de sorte qu’elle a des forces et faiblesses inhérentes à sa nature.
Ce point avait été esquissé lorsque l’un des commentateurs avait insisté sur le fait que la finitude du bitcoin en faisait une monnaie déflationniste.
L’inflation correspond à une augmentation de la masse monétaire émise par les banques centrales et de ce point de vue, par sa finitude, le bitcoin est effectivement une monnaie déflationniste, je rejoins @Guikingone.
Force est cependant de constater que le bitcoin n’a eu aucun effet contre le niveau d’inflation en 2022.
Il faut alors revenir aux fondamentaux. L’inflation est une augmentation des niveaux de prix sur une période temporelle et la déflation est exactement l’inverse, une baisse des niveaux de prix sur une période de temps.
Est-ce pour autant un argument ? Je ne pense pas. Une légère inflation, les économistes tablent généralement sur 2% (le taux d’inflation du fait de la production annuelle d’or), serait plutôt positive pour l’économie car elle signifie qu’il y a de la demande et de la croissance et seule une inflation trop importante crée des difficultés de pouvoir d’achat.
La déflation n’est pas nécessairement une bonne chose pour l’économie, car la forte baisse des prix fait baisser la demande et par voie de conséquence la production, avec des répercussions en matière d’emploi et de faillites d’entreprise.
C’est, du reste, pour lutter contre la déflation que les banques centrales utilisent le « quantitative easing », ou injection de liquidités, ce que ne permet pas le bitcoin et, du reste, le cours du bitcoin est influencé par la politique des banques centrales, en particulier celle de la FED américaine.
Ainsi, le bitcoin est plutôt une monnaie parmi d’autre, devenue une valeur refuge, mais soumise à des risques systémiques. À suivre.
Enregistrer un commentaire