■ Maître Jean-Philippe Carpentier.
L’axiome parle naturellement à tout latiniste et, ne le fussiez-vous pas, qui n’a pas entendu parler de la roche tarpéienne illustrée par Mirabeau ?
Le contexte est ainsi posé pour parler d’un point essentiel d’actualité qui agite tant les collectivités locales que l’État, le budget.
C’est avec quelques citations d’un auteur dont je tairai, à ce stade, le nom que l’analyse commence.
Il résumait son programme en trois points, simples et de bon sens, « point de banqueroute, point d'augmentation des impôts, point d'emprunts ».
Ces trois principes simples, il les développait ainsi pour son mandant.
« Point de banqueroute ni avouée ni masquée par des réductions forcées », il parlait ici de la tentation de création trop forte de monnaie, c’est-à-dire de la dévaluation à outrance, mais, également, de la tentation pour l’État de faire défaut ou de retarder les paiements.
« Point d’augmentation d’impositions : la raison en est dans la situation des peuples », il avait à cœur la préservation du pouvoir d’achat de ceux qu’il considérait comme subissant une pression fiscale perçue comme insoutenable qui à l’époque correspondait à l’équivalent de 18 jours de travail par an contre 218 jours actuellement.
« Point d’emprunt, parce que tout emprunt diminuant toujours le revenu libre, il nécessite au bout de quelque temps ou la banqueroute ou l’augmentation de l’imposition », il craignait la fuite en avant de la dette publique et ses conséquences.
Ces considérations sont si actuelles.
Notre auteur proposait alors des solutions avec pragmatisme et rappelait qu’« Il ne faut en temps de paix se permettre d’emprunter que pour liquider ses dettes anciennes, ou pour rembourser d’autres emprunts faits à un denier plus onéreux ».
Nos pays occidentaux ne l’ont pas fait.
Pourtant la solution de notre auteur était simple : « Pour remplir ces trois points, il n’y a qu’un moyen, c’est de réduire la dépense au-dessous de la recette ».
Il s’agit d’un bon sens qui semble aujourd’hui perdu.
Mais il est toujours difficile de réaliser des coupes franches dans les dépenses publiques.
Notre auteur expliquait : « On demande sur quoi retrancher, et chaque ordonnateur dans sa partie soutiendra que presque toutes les dépenses particulières sont indispensables. Ils peuvent dire de fort bonnes raisons, mais comme il n’y en a point pour faire ce qui est impossible, il faut que toutes ces raisons cèdent à la nécessité absolue de l’économie ».
Le souci, nous le voyons tous les jours, c’est qu’accepter et mettre en œuvre ce type de principes, c’est renoncer à des pré-carrés électoraux et personne n’y consent.
Et pourtant notre auteur, convaincu des vertus de la concurrence, a un temps été suivi et son programme a apporté à la France une période de prospérité économique.
Et pourtant notre auteur, convaincu des vertus de la concurrence, a un temps été suivi et son programme a apporté à la France une période de prospérité économique.
Libération du travail, suppression des corvées remplacées par un impôt foncier et nombre d’autres réformes furent mises en place.
Les privilégiés complotèrent, ils eurent le dernier mot sur un roi, peut-être trop faible.
Ce ministre c’était Turgot et celui qui périt par une autre forme de roche tarpéienne, un 21 janvier, ce fut le roi Louis XVI, pour lequel j’éprouve un attachement familial et une forme d’admiration au regard des idées modernes qu’il véhiculait que j’avais développées dans un article « La pensée d’un homme du dix-huitième siècle ».
Tout ceci nous conduit à une interrogation et un bon mot, Sommes-nous aujourd’hui plus proches du capitole ou de la roche tarpéienne ? Car comme le disait le général de Gaulle : « En France, on ne fait pas de réformes. On fait des révolutions… »
Ce ministre c’était Turgot et celui qui périt par une autre forme de roche tarpéienne, un 21 janvier, ce fut le roi Louis XVI, pour lequel j’éprouve un attachement familial et une forme d’admiration au regard des idées modernes qu’il véhiculait que j’avais développées dans un article « La pensée d’un homme du dix-huitième siècle ».
Tout ceci nous conduit à une interrogation et un bon mot, Sommes-nous aujourd’hui plus proches du capitole ou de la roche tarpéienne ? Car comme le disait le général de Gaulle : « En France, on ne fait pas de réformes. On fait des révolutions… »
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