Une France en crise envoie-t-elle les bons signaux à l’Europe ?

 Michel Barnier (©Wikicommons).

Par Paul Vallet - historien et politologue franco-américain, résident à Genève où il est Associate Fellow du Geneva Center for Security Policy. Diplômé de, et a enseigné à Sciences Po Paris, la Fletcher School of law and diplomacy de Tufts University. Il a reçu son doctorat en histoire de l’Université de Cambridge.


[Chers lecteurs, votre Jet d’Eau est réactivé ! Après quelques mois d’interruption, votre chronique de l’actualité internationale au sein du Contemporain va désormais réapparaitre régulièrement, en vous remerciant de votre intérêt et fidélité. Avec le soutien continu affirmé par Elias Lemrani, le Jet d’Eau va poursuivre son rythme hebdomadaire, avec des chroniques plus courtes que celles que vous avez lues au printemps, pour coller de plus près à l’actualité internationale et au calendrier de publication. Environ tous les mois, vous pourrez aussi lire un article de taille plus conséquente abordant une « grande question » du moment. Bonne lecture de la chronique n° 10 !]

À la suite de ses séquences électorales du printemps dernier, la France a connu 67 jours de gouvernement d’affaires courantes, un épisode inédit dans l’histoire politique de la Vème République. Ce sont d’ailleurs les péripéties de cet intérim, et la recherche délicate d’une personnalité capable de rassembler un gouvernement pratiquement assuré dans toutes les options d’une absence de majorité parlementaire sur la durée, qui ont retenu l’attention du public français. La tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris cet été a aussi quelque peu contribué à disperser l’attention, même si cet important rendez-vous sportif de dimension planétaire a aussi été l’une des raisons de la prolongation de l’état de crise politique.

Ailleurs en Europe, dès le lendemain du second tour des élections législatives anticipées, appelées par surprise dès le soir du scrutin des précédentes élections européennes, les commentateurs avaient observé que l’absence d’un bloc parlementaire majoritaire permettant au gouvernement d’avoir une assise garantie n’était pas tant une exception qu’une situation connue chez eux de longue date. Les gouvernements de coalition sont monnaie courante chez nombre de partenaires européens de la France.

Et ce, chez non des moindres : l’Allemagne, on l’oublie un peu vite, vit sous ce régime depuis le début du XXIème siècle, et si les « Grosse Koalitionen » ont certes rassemblé les deux grandes forces politiques opposées du pays, chrétienne-démocrate et sociale-démocrate, celles-ci ne passent guère pour des administrations qui ont réalisé de sensibles investissements et innovations pour l’avenir du pays, tout en pratiquant une prudence fiscale et budgétaire imposée aussi bien par le frein constitutionnel que par la réalisation que les familles politiques ne s’accorderaient guère sur les priorités. L’Italie, l’Espagne, sont elles aussi passées par des coalitions, et la seconde, par un gouvernement sans majorité qui pourtant tient l’épreuve du temps en marchant sur des œufs devant divers dossiers brulants. Aux Pays-Bas, en Belgique, en Irlande, dans les pays scandinaves, et jusqu’à la Grande Bretagne en 2010-2015, les coalitions ont été le seul moyen d’ancrer un gouvernement.

C’est dire si, pour les observateurs européens, la France, à partir du 7 juillet 2024, se trouvait plutôt dans la norme que dans ce qu’ils pouvaient voir comme une anomalie, voire, pour les plus critiques ou incompréhensifs du modèle français, pour une aberration. Que la Constitution de la Vème République, inspirée par les réflexions gaulliennes et autres sur les aléas du régime parlementaire des IIIème et IVème qui n’ont pas été suffisamment armées pour tenir les chocs de la défaite de 1940 face à la Wehrmacht ou de l’insoluble guerre d’indépendance de l’Algérie en 1958, ait voulu faire reposer à l’avenir les gouvernements français sur une sorte de super-majorité parlementaire issue du mode de scrutin majoritaire, cela n’a souvent pas été bien expliqué à l’étranger. Que les conditions presque idéales dans lesquelles la Vème a baigné de 1958 jusqu’à notre siècle aient commencé à s’évaporer, cela a non seulement été mal appréhendé en France, mais aussi à l’étranger.

L’aspect rocambolesque de la crise politique française – un scrutin européen totalement déconnecté des enjeux proprement européens et entièrement joué sur des ressentis politiques intérieurs, aboutissant à une percée d’ampleur des partis populistes et souverainistes, entrainant ensuite une dissolution faite sur un pari raté de consolidation d’une majorité très précaire en entrainant carrément le morcèlement de la chambre basse en groupes incompatibles et incapables de former même une majorité relative – a pourtant occulté une question importante qu’il faudrait se poser, en France comme ailleurs en Europe. C’est-à-dire : quel est le message que l’électorat français a envoyé, non seulement à sa classe politique nationale, mais aux partenaires européens, à l’occasion du scrutin européen, suivi des deux tours inattendus des législatives anticipées ? C’est bien là que les conséquences risquent d’être les plus lourdes, et s’alourdiront au fur et à mesure que de Jeux Olympiques en jeux politiques des prochains mois, on s’évertuera encore à ignorer la question. Les Français n’ont pas simplement voté pour que le pays soit ingouvernable ; ils ont aussi voté pour adresser les signaux les plus contradictoires et les plus déroutants à leurs partenaires européens.

Il n’est jamais de bon ton pour un commentateur politique d’émettre un avis aussi tranché sur les choix du « peuple souverain » dont on encense très facilement la supposée sagesse sur les plateaux de l’audiovisuel et dans les colonnes des journaux. Du moins, pas ceux de son propre pays, car à y regarder de près, on est parfois capable de jugements plus hâtifs, voire bruts de décoffrage, envers les choix faits par des électeurs étrangers. Qu’on demande aux Britanniques, aux Israéliens et aux Américains pour ne prendre que trois exemples, ce qu’ils pensent des jugements couramment faits en France sur leurs propres choix politiques. Il est temps qu’en France, on se pose aussi des questions qui fâchent sur le comportement politique et électoral des Français.

La grande priorité française et européenne devrait être de regarder de façon critique les péripéties électorales de ce début d’été, ainsi que leurs conséquences depuis. On s’est beaucoup plus interrogé sur la légitimité ou supposée absence de légitimité du gouvernement qui a émergé au bout de deux mois et demi, que sur la signification réelle du poids devenu exorbitant, mais bel et bien accordé, et ce de façon totalement libre, par les Français, aux forces populistes et extrémistes. Ces forces de droite et de gauche ont un positionnement très particulier sur la politique internationale, et en premier lieu sur l’intégration européenne, paradigme central de la politique extérieure mais également économique et sociale de la France. Leur donner une majorité en cas d’improbable coalition des extrêmes n’est pas sans conséquences, et à l’étranger, on s’en rend compte.

Jamais dans l’histoire de cette intégration européenne, qui correspond peu ou prou aux années de la Vème République, les Français n’ont aussi massivement plébiscité l’euroscepticisme. Il y eut des avertissements : d’abord, la ratification pratiquement ratée du Traité de Maastricht en 1992 (50,9% de oui). Puis, le rejet plus net du traité constitutionnel de 2005 (54% de non), que beaucoup d’eurosceptiques français ont ensuite, à cause du Traité de Lisbonne venu se substituer à ce fiasco de la ratification référendaire française, érigé comme cas d’école du « déni démocratique ».

Le fonctionnement des institutions européennes, et le rôle qu’y joue la France, comme celui d’autres pays, demeure très mal compris du grand public, et de sa classe politique. D’ailleurs, il est devenu extraordinairement commode pour cette dernière, accompagnée par l’administration, de se défausser sur des décisions européennes (auxquelles la France et ses gouvernements représentatifs ont bien pris part) pour détourner la colère publique envers des mesures impopulaires. Il y avait un temps où l’on pouvait être subrepticement eurosceptique en France, car en face, il y avait l’euroscepticisme tonitruant de la Grande-Bretagne. Cela ne joue plus depuis le Brexit. S’il n’y a pas l’euroscepticisme très visible de la presse tabloïd anglaise parce que cette dernière n’est pas incarnée dans la presse française, des messages tout aussi déformés et virulents sur l’euroscepticisme sont depuis longtemps et naturellement énoncés sur les plateaux et dans les colonnes par diverses personnalités ou analyses médiatiques, sans être relativisés ou dilués par ces médias. Il y a en France un très haut degré de proximité intellectuelle, culturelle et éducative entre les principaux journalistes politiques et les politiques tout simplement. Le poids grandissant de l’euroscepticisme et sa capacité à influencer l’opinion des Français se sont discrètement reflétés dans les médias et donc le débat public depuis plusieurs décennies sans que cela ne soit d’ailleurs ouvertement débattu.

Que l’on comprenne bien, l’euroscepticisme tient une place légitime dans le débat public dès lors qu’il y a liberté d’opinion, liberté de choix politique. Il n’empêche qu’il faut savoir reconnaitre sa présence, aussi bien que celle du populisme qui fait souvent le choix de porter ce courant d’opinion, au lieu de prétendre que c’est pire ailleurs.

Les élections du 6 et 9 juin derniers pour élire le nouveau Parlement européen étaient attendues, depuis plusieurs mois en France, comme l’occasion où quantité de frustrations françaises tenant aux difficultés économiques et sociales et aux lectures très particulières à la culture française qui en sont faites, allaient s’exprimer. Que le Rassemblement National, emmené par son président Jordan Bardella comme en 2019, soit attendu comme arrivant en tête des suffrages des Français était anticipé depuis plusieurs mois. On a même suggéré que le remaniement gouvernemental de janvier dernier, propulsant Gabriel Attal, un contemporain générationnel de Bardella, à la tête du gouvernement, devait instaurer plus fermement le duel entre macronisme et lepénisme. Les électeurs français ont grosso modo agi sans tenir compte du bilan européen de Bardella et du RN, bien que la présence du jeune suppléant que s’est trouvé Marine Le Pen dans la législature européenne n’ait pas laissé un souvenir marquant – il y fait figure d’absentéisme chronique.

Voici donc au soir du 9 juin la première claque administrée à l’Europe par des « Gaulois frondeurs » : amplifier la représentation lepéniste dans la représentation française au parlement européen. Ce succès a d’ailleurs un peu compensé les reculs enregistrés par l’extrême droite d’autres pays. L’exécutif européen, et surtout les autres pays européens, même ceux comme l’Italie ou la Hongrie pourvus de gouvernements très droitiers, ont désormais une impression nette que les Français peuvent se laisser convaincre par le lepénisme comme les Américains ont donné l’impression en 2016 d’être convaincus par le trumpisme et les Britanniques choisissant le Brexit la même année.

Dédiabolisatrice de talent de son parti au lourd passif, Marine Le Pen a beau jeu d’expliquer qu’elle abandonné les aspects les plus ouvertement anti-européens de son programme d’origine, qu’elle a un temps conservé jusqu’à ce que cela ne soit pas payant électoralement : sortie de l’UE, ou sortie de l’euro… Elle se contente désormais d’un programme de gouvernement sûr de mettre la France en opposition radicale aux 26 autres pays, mais attention, cela ne serait pas, supposément, proposer le « Frexit ». Pas ouvertement du moins.

Emmanuel Macron, on le sait désormais, a décidé pratiquement seul que la dissolution de l’Assemblée nationale serait la réponse adéquate à ce scrutin européen dont les décomptes n’étaient pas achevés au soir du 9 juin quand cela a été publiquement annoncé. Le pari a alors été fait qu’après une « élection défouloir », les Français concentreraient leurs suffrages sur les « partis de gouvernement » aux dépens des populistes. Lourde erreur, puisque le premier tour du 27 juin révéla des choix électoraux des Français en passe d’imiter les proportions du vote RN aux européennes ce qui, scrutin majoritaire aidant, pouvait propulser Jordan Bardella à la tête du gouvernement plutôt qu’à la tête de la liste RN au parlement européen.

La préoccupation a été palpable en France autant qu’en Europe, coïncidant de surcroit avec la percée dans les intentions de vote américaines de Donald Trump, profitant d’un effondrement de la crédibilité de Joe Biden. Cela couronnait aussi des mois de mauvaises nouvelles sur le front de la guerre russo-ukrainienne et d’extension du conflit au Moyen-Orient. Dans une très grande fébrilité, les positionnements électoraux des forces politiques françaises ont été revus avant le second tour.

La cohérence des positions, y compris vis-à-vis de l’intégration et de la coopération européennes, ont été assez légèrement jetés par les fenêtres, à commencer par la composition du fameux « Nouveau Front Populaire » attelant à la France Insoumise et à son chef indiscuté, Jean-Luc Mélenchon, tous les partis dits de centre-gauche, où les membres les plus critiques d’un partenariat avec LFI, par exemple Raphaël Glucksmann (crédité de la bonne tenue de la liste sociale-démocrate séparée des mélenchonnistes lors des européennes) se sont écrasés devant la nécessité perçue d’un « front antifasciste ». Plus encore, le centre gauche a accepté de se rallier sans discuter à un programme anticapitaliste et antieuropéen rédigé par les plumes de LFI. Tandis que les Républicains se déchiraient entre une faction ralliée au RN autour d’Eric Ciotti et le reste des ténors et de l’appareil s’y refusant par antilepénisme, on a également vu des accords de désistement se conclure entre macronistes pourtant honnis par les gauches et ces mêmes gauches pour éviter que le RN ne profite de triangulaires.

Résultat des courses et étonnant soupir de soulagement le soir du 7 juillet : le Nouveau Front Populaire, sans majorité, passa devant le RN ; le RN resta le plus puissant parti de l’Assemblée en ayant doublé son nombre de sièges ; le centre droit et le centre gauche furent compressés entre les populismes de gauche et de droite sans pouvoir essayer de construire une coalition élargie tenable des Républicains aux Socialistes puisque ces derniers s’étaient mariés avec Mélenchon – celui qui affirmait aussi au soir du 7 juillet imposer « tout le programme », aussi utopique et non-financé qu’il soit.

Commença alors cet interminable été de polémiques franco-françaises, excluant derechef toute dimension européenne de ce dilemme, sur la légitimité prétendue de tel camp pour gouverner par rapport à un autre, avec accusation de vol électoral et différents accents xénophobes réservés aux Européens comme aux Non-Européens selon les camps. Jamais le NFP y compris ses parfois très médiatiques « dissidents » en butte aux purges et excommunications de Jean-Luc Mélenchon n’a donné de sérieuse impression que son programme devait être édulcoré pour tenir compte de l’imbrication de la France dans l’économie mondialisée et européanisée. La dette et les déficits publics ont été fréquemment jugés quantité négligeable par rapport à cet « admirable programme » que défendait avec sérieux la fonctionnaire Lucie Castets, désignée par le clan mélenchonniste à l’exclusion de personnalités plus consensuelles, comme future première ministre.

Vu d’Europe, on ne pouvait que conclure que non seulement les Français avaient voté en masse pour les formations eurosceptiques de droite et de gauche, mais ils donnaient aussi l’impression de plébisciter leurs programmes dans leurs aspects les plus déstabilisants pour l’économie française, et tout aussi prêts à entrainer le reste de l’Europe dans une nouvelle crise « à la grecque » avec un possible défaut de paiement par une économie majeure, et une situation critique pour la zone euro. A-t-il été question, pendant l’été (et encore moins à l’heure des Jeux) de ce problème français et européen ? Non, pas de façon audible. Ce qui impose de le dire maintenant avec force.

La nomination, le 5 septembre, de Michel Barnier comme premier ministre a beaucoup surpris. On voyait la carrière de l’homme politique savoyard comme parvenue à terme, parce qu’il a 73 ans et parce que ses derniers postes n’appartenaient pas à la politique nationale, mais justement européenne (commissaire européen de 2009 à 2015, négociateur européen face à la Grande Bretagne pour sa sortie de l’UE, de 2016 à 2020). Très peu de commentateurs français ont osé suggérer que le choix de Barnier a sa dimension européenne, fort à propos, parce que la confiance des autres Européens envers les Français a été ébranlée par leurs choix électoraux de juin-juillet. Les Français préfèrent ratiociner sur le supposé caractère droitier, voire ultra-droitier du gouvernement Barnier, sur son manque de proximité avec une gauche qui a choisi, en fondant le Nouveau Front Populaire, une politique opposée à celle de l’Europe. Très peu de Français disent ou entendent dire que si Barnier fait face à des situations nationales très critiques (finances publiques en état dramatique, dysfonctionnements des services publics, contestation politique, syndicale, voire religieuse des orientations de l’Etat) il fait face à un non moins considérable défi face à Bruxelles qui sait très bien que tout dérapage politique et financier de la France aura des répercussions très graves en Europe, des effets contagieux sur les autres Etats déficitaires et fragiles, et peuvent aussi faire le lit d’autres gouvernements populistes.

L’atout de Barnier, à défaut de plaire largement à l’opinion française avant qu’on ait entendu son discours de politique générale devant l’Assemblée le mardi 1er octobre (à la suite de quoi il peut être visé par une motion de censure), est de connaitre justement son monde bruxellois. Il est aussi d’avoir eu l’expérience du négociateur qui a mis les Britanniques devant leurs contradictions lors des pourparlers du Brexit pour assurer que, seuls, ils ne pouvaient prétendre fixer les termes du divorce.

Seuls, les Français ne vont pas pouvoir imposer aux Européens leur manque de compréhension des conséquences de leur surendettement, de leur croyance dans des dépenses publiques illimitées, de leurs cultures d’irresponsabilité ancrées dans l’administration comme dans la société. Les Français doivent être conscients que leurs orientations politiques sont examinées à la loupe par la nouvelle Commission européenne comme par le Parlement européen où leur représentation est désormais amoindrie et majoritairement lepéniste. Ce n’est pas avec des propos enjolivants, comme cela a été le fait de tous les ministres français se succédant aux conseils des ministres européens depuis presque deux décennies, que Barnier convaincra ses confrères, mais plutôt en admettant la vérité sans fard. Ce qu’il est sans doute l’une des seules personnalités françaises à encore pouvoir le faire avec quelque honnêteté et susceptible de générer un peu de compréhension quand il faudra organiser en coopération avec l’Union Européenne la sauvegarde économique et financière du pays et de ses partenaires avec lui.

D’autres pays européens se sont trouvés en délicatesse avec l’Union, tant pour des raisons politiques que financières : qu’on pense à la Pologne, à la Hongrie, à la Grèce et même à l’Italie. Hongrie exceptée, et dans l’inconnue ou se trouve encore l’Italie, on peut conclure aussi que ces pays ont compris que le populisme savait naviguer sur la crête des peurs, des frustrations et des impasses, mais qu’il n’avait jamais généré d’aide internationale et européenne en lui imposant ses conditions. Il s’agit d’une situation inédite pour la France, pays fondateur des communautés européennes, pays qui a bataillé pour y imposer ses vues et notamment les règles d’unanimité exigées par le Général de Gaulle au terme de la « Chaise Vide » de 1965-1966. Règles d’unanimité qui ont souvent contribué à l’inertie politique européenne, que la France décriait ensuite, non sans hypocrisie et inconséquence. Que le gouvernement Barnier dure ou ne dure pas, la France est à un carrefour. Les Français ne feront pas l’économie, dans les prochains mois, les prochaines d’années, de réfléchir aux conséquences concrètes de leurs choix et de leurs comportements pour leurs relations avec leurs autres partenaires européens.

Laissez-nous un commentaire

Plus récente Plus ancienne