Prière de Josée

 La Prière du matin de Jean-Baptiste Greuze

Par Antoine Bourdon

Pour que Dieu bénisse en douceur,
Elle s’exprimait, Josée Bloy,
Près de son lit blanc, à genoux,
Son chapelet en main; ses perles
En bois se passant en prières
Elle en murmurait les syllabes
Avec l’énergie convaincante,
Et d’elle espérée,- cet amour
Cru - de la dévotion au Bien
De la douceur : ainsi croyait-

Elle en l’implication sans cause
Du divin; la réminiscence
De la grâce du bien doux réel
L’intéressait sans doute en priant;
Puis sans plus le plaisir de dire
En rythmant son souffle plus dense
D’un espoir déjà remercié
Lui procurait la gratitude
Personnelle - si nécessaire
À son état en cet instant -

Qu’elle, vaine aimable et fin seule,
S’y créait. Sans toutefois en croire
Chercher l’étrangeté de l’acte,
Elle récitait, elle, forte
De lenteurs, chères, généreuses,
Dans la chaleur de ses yeux clos,
Remuant silencieusement tendre
Sa lèvre inférieure. Mieux plaire
À sa guise fut son plaisir
En mise, et, sous sa robe blanche -

De satin - de nuit, la mollesse
Chaleureuse de sa poitrine
S’accueillait entre ses bras joints,
Nus. Josée Bloy chérissait bien
La vigueur du cœur et sa joie,
Son merveilleux et souverain
Entrain que rien de plus semblait
Apaiser davantage. Qu’elle
Priait lors sur son tapis tout vert
Profond, et l’Amour qui l’offrait -

En son plus secret désir - tel
Qu’en son corps l’extatique et mûre
Ardeur de sa douceur de vivre,
Tout de son être résolu
Qui cadençait, la confortait
Dans sa dévotion à la Foi
D’Ordre. Ainsi Josée Bloy qui priait
Pour que Dieu bénisse en douceur
Recevait la clarté de nuit :
La lune et son souffle de vie.

Montréal, avril 2020.

La promenade au soir de à Vincent van Gogh

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