■ Le monde entier avait les yeux rivés sur Paris lors de la cérémonie inaugurale des Jeux olympiques Paris 2024.
Par François Petitjean - Consultant et analyste de la communication politique, auteur de Adworld sur la publicité, Toxic sur les médias et Sine capita sur le numérique et l’IA aux éditions du Panthéon.
Les semaines récentes, depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale en France, nous ont rendu presque habituelle l’idée de moments historiques inédits pour notre pays. Nous avons navigué au gré de la scission de l’Assemblée en trois blocs, de la démission gouvernementale acceptée, du maintien de ce gouvernement aux affaires courantes, de l’exigence de trêve durant les Jeux Olympiques, et du Sommet du Louvre accueillant près de 50 chefs d’Etats autour du Sport et du Développement durable.
Enfin, les 206 pays participants à ces Jeux, le seront sur un territoire techniquement encadré, mais sans Etat politiquement défini. Les « affaires courantes » n’auront jamais été aussi peu « courantes » qu’en ce juillet-août 2024, et le gouvernement démissionnaire voit pour certains de ses ministres la charge de responsabilité et de travail largement doublée, dans ce temps mort politique. (Intérieur, Affaires Etrangères, Transports etc..). Jamais démissions n’auront été autant chargées de missions.
La France divisée est au centre d’un monde également divisé. Le Sport est un juge de Paix au sens propre, mais sera-t-il suffisant pour enjamber ces «moments historiques » un peu sombres pour en créer d’autres, lumineux, apaisés, universels, héroïques, et sources d’inspiration pour l’avenir ? Le souhait vaut d’exister. L’Europe attend de nous des structures de confiance, quelle que soit la politique menée, et les pays alliés au sein de l’OTAN ainsi que ceux qui se considèrent comme nos amis, sont en observation. Une observation bienveillante, certes, mais néanmoins impatiente car les « four killers » (Iran, Russie, Chine, Corée du Nord) se frottent les mains à la vue de cette fragilité de transition. Les agitateurs intérieurs aux plus extrêmes politiques sont également à l’affut, lors de cet événement mondial que nous abritons, ainsi que les saboteurs de tous ordres (ex : attaque SNCF du 26 juillet). Les Jeux Olympiques représentent un message humain et politique envoyé aux populations des quatre coins de la planète. Les cérémonies, les épreuves, les anecdotes ou les drames sont vus, écoutés, absorbés par plus d’un milliard de personnes au travers des diffusions média et des réseaux sociaux qui tournent à plein.
On peut se dire que cette parenthèse sera inoubliable, d’autant que cela ne se produit qu’une fois au mieux par génération. Les héros, les performances, les fiertés, les déceptions, et au fond l’honneur de tous ces pays, seront la danse de l’été français 2024. Contentons-nous de cela, et admirons les tous.
La toile de fond politique de cet Etat français incertain sera moins glorieuse, alors même que l’on peut applaudir l’ensemble des services publics à l’œuvre pour organiser et protéger ces jeux. Ce n’est pas que l’Etat n’existe plus, c’est juste qu’il n’a plus de sens. Il manage le réel en direct, à la recherche d’un sans-faute, mené par un homme finalement seul, et des structures qui s’adaptent au jour le jour. C’est gris.
C’est dommage, l’influence géopolitique de la France aurait pu accompagner l’enthousiasme, la beauté et l’émotion de la fête. Ce drôle de « non-Etat », aux lendemains inconnus, génère aujourd’hui dans le monde une grande quantité d’attentes, mais pas encore de paris sur l’avenir.
La cérémonie d’ouverture des jeux a été grandiose, emmenée par les artistes et concepteurs, portée par les champions et anciens champions, sous la houlette bienheureuse de notre Tony Estanguet.
Un monde en paix pour oublier les tristes sires.
Vive l’Olympisme.
Par François Petitjean - Consultant et analyste de la communication politique, auteur de Adworld sur la publicité, Toxic sur les médias et Sine capita sur le numérique et l’IA aux éditions du Panthéon.
Les semaines récentes, depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale en France, nous ont rendu presque habituelle l’idée de moments historiques inédits pour notre pays. Nous avons navigué au gré de la scission de l’Assemblée en trois blocs, de la démission gouvernementale acceptée, du maintien de ce gouvernement aux affaires courantes, de l’exigence de trêve durant les Jeux Olympiques, et du Sommet du Louvre accueillant près de 50 chefs d’Etats autour du Sport et du Développement durable.
Enfin, les 206 pays participants à ces Jeux, le seront sur un territoire techniquement encadré, mais sans Etat politiquement défini. Les « affaires courantes » n’auront jamais été aussi peu « courantes » qu’en ce juillet-août 2024, et le gouvernement démissionnaire voit pour certains de ses ministres la charge de responsabilité et de travail largement doublée, dans ce temps mort politique. (Intérieur, Affaires Etrangères, Transports etc..). Jamais démissions n’auront été autant chargées de missions.
La France divisée est au centre d’un monde également divisé. Le Sport est un juge de Paix au sens propre, mais sera-t-il suffisant pour enjamber ces «moments historiques » un peu sombres pour en créer d’autres, lumineux, apaisés, universels, héroïques, et sources d’inspiration pour l’avenir ? Le souhait vaut d’exister. L’Europe attend de nous des structures de confiance, quelle que soit la politique menée, et les pays alliés au sein de l’OTAN ainsi que ceux qui se considèrent comme nos amis, sont en observation. Une observation bienveillante, certes, mais néanmoins impatiente car les « four killers » (Iran, Russie, Chine, Corée du Nord) se frottent les mains à la vue de cette fragilité de transition. Les agitateurs intérieurs aux plus extrêmes politiques sont également à l’affut, lors de cet événement mondial que nous abritons, ainsi que les saboteurs de tous ordres (ex : attaque SNCF du 26 juillet). Les Jeux Olympiques représentent un message humain et politique envoyé aux populations des quatre coins de la planète. Les cérémonies, les épreuves, les anecdotes ou les drames sont vus, écoutés, absorbés par plus d’un milliard de personnes au travers des diffusions média et des réseaux sociaux qui tournent à plein.
On peut se dire que cette parenthèse sera inoubliable, d’autant que cela ne se produit qu’une fois au mieux par génération. Les héros, les performances, les fiertés, les déceptions, et au fond l’honneur de tous ces pays, seront la danse de l’été français 2024. Contentons-nous de cela, et admirons les tous.
La toile de fond politique de cet Etat français incertain sera moins glorieuse, alors même que l’on peut applaudir l’ensemble des services publics à l’œuvre pour organiser et protéger ces jeux. Ce n’est pas que l’Etat n’existe plus, c’est juste qu’il n’a plus de sens. Il manage le réel en direct, à la recherche d’un sans-faute, mené par un homme finalement seul, et des structures qui s’adaptent au jour le jour. C’est gris.
C’est dommage, l’influence géopolitique de la France aurait pu accompagner l’enthousiasme, la beauté et l’émotion de la fête. Ce drôle de « non-Etat », aux lendemains inconnus, génère aujourd’hui dans le monde une grande quantité d’attentes, mais pas encore de paris sur l’avenir.
La cérémonie d’ouverture des jeux a été grandiose, emmenée par les artistes et concepteurs, portée par les champions et anciens champions, sous la houlette bienheureuse de notre Tony Estanguet.
Un monde en paix pour oublier les tristes sires.
Vive l’Olympisme.
Note de l’auteur
Cet article ne représente pas une critique sur le fond des personnes publiques, mais une analyse des choses perçues, des risques liés aux communications du monde politique et des enjeux de celles-ci. Les noms cités ne le sont que pour comprendre leur impact au travers de décisions, de déclarations ou de comportements médiatisés.
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