L’appel du 18 juin est passé presque inaperçu

 Le général de Gaulle au micro de la BBC à Londres, 1941.

Par Maître Jean-Philippe Carpentier - Avocat au barreau de Paris, consul honoraire du Luxembourg avec juridiction sur la Normandie et Président du Corps consulaire de Normandie.

Lorsque j’étais Maire, je mettais toujours un point d’honneur à mettre en avant l’Appel du 18 juin du Général de Gaulle, tant sa modernité demeure.


Cette année, il est presque passé inaperçu, l’actualité politique nationale prenant le pas sur le toutes les informations.


Pourtant, cet Appel est d’une éblouissante actualité dans son contenu.


Le Général rappelait au monde que perdre une bataille n’est pas perdre la guerre et égrenait son point de vue dans cette formule « Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France ».


Stigmatisant le déshonneur de ceux qui avaient livré « le pays à la servitude », il délivrait un message d’espoir.


La liberté était au cœur de ce combat avec un objectif, une grandeur retrouvée.


« Voilà pourquoi je convie tous les Français, où qu’ils se trouvent, à s’unir à moi dans l’action, dans le sacrifice et dans l’espérance. Notre patrie est en péril de mort », précisait l’affiche invitant à la lutte.


L’Appel du 18 juin était double, une affiche, d’une part, et un message radiodiffusé, d’autre part.


Dans ce message, le Général qui appelait à la résistance, appelait aussi à l’union, reprenant, en quelque sorte, la devise de la Belgique « l’Union fait la force ».


Mais surtout, dès 1940, il ne concevait la victoire qu’avec l’appui des alliés, les Britanniques et les Américains.


Ce rappel historique, prend tout son relief dans notre monde en perte de repères et troublé par les guerres.


Il replace l’honneur au centre du débat. Il annonce la lutte contre la barbarie et prend de la hauteur sur une situation qui pouvait paraître désespérée, mais à laquelle les Alliés donnaient un espoir.


L’histoire reste et les principes demeurent.


Cependant, prendre de la hauteur, ce n’est pas agir dans la précipitation.


Parlant d’Hugues Capet, Richer de Reims, dans son histoire, écrite en 990 indiquait qu’à la différence des autres, il agissait avec son fils « non par une impulsion précipitée mais comme ils avaient coutume en toutes choses, en prenant conseil de la façon la plus attentive. »


En ces temps complexes, prendre conseil, réfléchir puis agir sans précipitation est sûrement une bonne méthode.


Il faut savoir écouter et surtout faire fi de toute idéologie pour entendre.


Mais finalement, comme je le soulignais dans mes discours de Maire, nous sommes toujours le 18 juin.


Nous avons besoin de liberté, d’union et d’espoir, celui d’une ligne claire, qui ne laisse aucune place à la barbarie, et qui offre à chacun de nous des perspectives d’une vie digne, épanouie et prospère.


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