■ Le Président Emmanuel Macron s’exprimant à l’occasion des commémorations du débarquement allié en Normandie, le 6 juin 2024.
Nous venons de vivre une semaine importante, elle a commencé pour moi le 1er juin 2024.
Cette semaine avait la force des semaines mémorielles.
Je me suis retrouvé à Saint-Adresse, près du Havre, pour rendre hommage auprès du Maire de cette commune, aux alliés présents sur le sol français il y a quatre-vingts ans, tout en conservant le souvenir de la Première Guerre mondiale, ravivé de celui du gouvernement Belge alors en exil à Sainte-Adresse.
Naturellement, le point d’orgue de la semaine était le 6 juin.
Garder la mémoire du débarquement est essentiel.
Le 6 juin 1944, Charles-André Schommer, un Luxembourgeois affecté à la 29e US Infantry Division débarquait à 6 heures 30 à Omaha Beach.
À ce moment, Émile Bouétard, le premier Français tué lors du débarquement, était déjà mort sous les balles des nazis, achevé par un supplétif ukrainien ou géorgien.
Les alliés donnaient leur vie pour libérer l’Europe du joug national-socialiste.
Nous devons à leur courage 80 ans de paix et je souhaite ici leur rendre un vibrant hommage.
Nous avons tous un devoir de mémoire, celui de nous souvenir de ces hommes héroïques et de ce pour quoi ils se sont battus.
Ce courage et ce sacrifice fut aussi une tragédie humaine, celle des vies militaires et civiles tombées lors de ces événements.
Nous devons en tirer les leçons pour affronter les défis de notre monde actuel, car cette semaine mémorielle nous les aurait presque fait oublier, ou du moins, en aurait modifié la perception en centrant notre attention sur un moment historique essentiel.
C’est là qu’intervient Louis Jouve de Chadouard.
Il est né le 13 mai 1652 aux confins du Velay et de l’Auvergne.
Gentilhomme de campagne, il a consigné dans son livre de raison les événements dont il fut le témoin ou qui lui furent rapportés.
Son livre est empli d’observations empiriques qui couvrent les moments de sa vie, l’agronomie, en lien avec son domaine, et les préceptes de bonne conduite qu’il voulait laisser pour ses descendants.
Louis Jouve de Chadouard est à la croisée des chemins.
Il vit dans un monde trouble.
C’est un CSP+, pour reprendre les termes actuels. Par sa mère, Lucrèce de Layat et la famille de sa femme, alliée au maréchal Jourda de Vaux, il est intégré dans la noblesse vellave.
Cependant, dans sa vie quotidienne, il se comporte comme un père de famille, attentif à ses champs et à ses blés.
C’est un homme de la terre, attaché à ses valeurs, à sa culture et enraciné dans son territoire.
Il fait fructifier et défend ses biens, qu’il a pour objectif de transmettre à ses héritiers.
C’est aussi un homme cultivé, soucieux des autres, dont les actions caritatives sont nombreuses.
Bref c’est un homme de son époque, mais qui, par bien des égards, nous donne des leçons de modernité.
Son histoire brièvement rapportée nous replace dans le quotidien, après la séquence mémorielle que nous venons de vivre cette semaine.
Le réel c’est celui de notre vie quotidienne, dans notre société avec tous les bonheurs et les difficultés que nous rencontrons.
Cette plongée dans le quotidien est essentielle car, si nous avons besoin d’idéaux, nous avons besoin comme Louis Jouve de Chadouard, de guider notre vie par le bon sens, ce sens commun qui fait parfois défaut.
C’est pourtant cet ancrage qu’il faut privilégier pour nous retrouver autour d’un projet commun de société libre et apaisée.
C’est ce qu’exprimait Louis Jouve de Chadouard, mon ancêtre, dans son livre de raison, et, dans une certaine mesure, alors qu’il l’exprimait pour sa descendance, nous sommes tous les héritiers de Louis Jouve de Chadouard.
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