■ Fête de Jeanne d’Arc à Rouen.
Des événements mémoriels ont émaillé cette semaine et chacun d’eux fait écho, à sa manière, à notre monde contemporain.
Le 8 mai, tout d’abord, scande la fin de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation du régime national-socialiste allemand en 1945.
La France est à nouveau libre et une nouvelle ère commence.
Cet instant mémoriel est essentiel en ce qu’il impose un souvenir nécessaire et un hommage à ceux qui sont morts et à ceux qui à l’époque avaient un idéal, la France.
Les heures sombres de Vichy semblaient à jamais disparues et les porteurs de la francisque se trouvaient marqués du sceau infamant de la collaboration.
La victoire était là, mais elle n’était pas du seul fait de la France, mais également de celui des Alliés.
Les Américains avaient envers la France une dette au regard de leur indépendance, ils l’ont amplement payée pour la libérer.
Toute l’Europe n’était néanmoins pas libre puisque le communisme, et à l’époque le stalinisme perdurait et allait scinder pour plusieurs décennies cette Europe libérée.
Il est toujours difficile de tirer aujourd’hui les leçons d’un événement d’hier même si cette date soulève plusieurs thématiques particulièrement contemporaines comme la place de la France dans l’Europe aux côtés de ses alliés, mais également la pérennité de la période de paix que cette capitulation a engendrée.
Pour réfléchir à ces thématiques, il faut sûrement revenir à une héroïne qui a été célébrée au cours de la semaine à Orléans, mais également à Rouen où elle est morte, sainte Jeanne d’Arc.
Il serait vain, futile et inutile de vouloir déconstruire le mythe de Jeanne d’Arc.
Il faut au contraire s’en saisir et en tirer le sens contemporain.
La pucelle d’Orléans est un chef de guerre qui a su réorienter la Guerre de Cent-Ans.
Elle a su conduire les armées françaises, vaincre les armées anglaises et lever le siège d’Orléans.
Par son action, elle a maintenu les Valois sur le trône de France et a permis à Charles VII de régner.
À l’instigation des Anglais, sainte Jeanne d’Arc fut brûlée vive, le 30 mai 1431, à Rouen.
La ville de Rouen avec les fêtes johanniques a su dépasser cet événement et transcender l’image de Jeanne d’Arc, dont le panégyrique est prononcé chaque année à la cathédrale.
Il est, là aussi, toujours délicat de tirer les leçons d’une période à la fois lointaine et pas si lointaine que cela de l’histoire de France.
S’il en est une qu’il faut tirer c’est celle du sens du sacrifice et de l’héroïsme passionné de sainte Jeanne d’Arc qui avant toute chose, et avant sa personne elle-même, se consacrait à Dieu et à la France.
Il n’est pas anodin que les fêtes johanniques de Rouen aient attiré des porte-drapeaux, jeunes de toutes origines et de toutes confessions, de Seine-Saint-Denis, venu fêter l’idéal héroïque de Jeanne d’Arc.
Le dernier événement mémoriel a peut-être un peu moins de relief, mais il a pourtant conduit à une parole de Louis XV qui fait souvent écho à notre monde contemporain dans lequel la guerre est si présente.
Dans le cadre de la guerre de succession d’Autriche, la bataille de Fontenoy fut, le 11 mai 1745, une éclatante victoire française.
Louis XV y était présent avec son fils le dauphin.
7300 français allaient périr.
Voltaire en a retenu « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »
Je vous propose plutôt, pour clore ce cycle mémoriel, de vous souvenir des paroles que Louis XV, avec plus de sagesse, légat, ce jour-là, à son fils pour l’éduquer :
« Voyez ce qu’il en coûte à un bon cœur de remporter des victoires. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire est de l’épargner. »
Quelle belle conclusion ces propos de Louis XV "Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. LA VRAI GLOIRE EST CELUI DE LES ÉPARGNER"
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