■ Manifestations de militants écologistes à l’encontre de l’entreprise Total en 2021. (© Justin Carrette/Reporterre)
Par Yves Montenay - Centralien, Sciences Po, docteur en démographie politique. Il a eu une double carrière de chef d’entreprise et d’enseignant en grandes écoles. Il est l’auteur d’ouvrages de démographie et de géopolitique et tient le blog de géopolitique yvesmontenay.fr.
I. Les entreprises, seul outil possible
Dans un premier temps, les écologistes ont accusé les entreprises, et plus généralement le capitalisme, d’être la cause de la dégradation de l’environnement oubliant qu’elle était pire dans les pays communistes.
Cet anticapitalisme a évidemment braqué les milieux économiques et les intellectuels libéraux. Je me suis élevé à l’époque contre cette réaction épidermique des libéraux qui prenaient une position irréfléchie sur une question matérielle au lieu de se concentrer sur la défense des libertés.
Dans un deuxième temps, sont apparues les difficultés matérielles de la transition écologique, comme l’utilisation de métaux rares nécessitant de nouvelles mines, et plus généralement les pollutions et la demande d’énergie « en amont » : fabrication transport etc.
Il est vite apparu que des décisions politiques du genre interdiction ou réglementation tatillonne ne pouvaient résoudre ces problèmes, qui nécessitent innovation, logistique et diffusion.
Vous trouverez des développements de ce qui va suivre et de nombreux exemples dans mon article récent sur les technologies de la transition.
Côté entreprise la première réaction a été de se « peindre en vert » (green washing). Puis, constatant que leurs clients, puis une grande partie de leurs employés, puis de leurs dirigeants étaient de plus en plus sensibles aux questions environnementales, elles ont étudié sérieusement la question.
Des centaines de “jeunes pousses” (start-up) ont conçu des solutions innovantes, et ont en général été achetées par des entreprises pour intégrer ces nouvelles équipes. L’objectif est que les innovations des jeunes pousses puissent utiliser les capacités de l’entreprise en matière d’industrialisation de logistique et de distribution.
Par ailleurs, la réaction de l’opinion publique aux mesures et réglementations générées par la transition a amené les environnementalistes à mieux comprendre le rôle des entreprises.
Dans un premier temps, les écologistes ont accusé les entreprises, et plus généralement le capitalisme, d’être la cause de la dégradation de l’environnement oubliant qu’elle était pire dans les pays communistes.
Cet anticapitalisme a évidemment braqué les milieux économiques et les intellectuels libéraux. Je me suis élevé à l’époque contre cette réaction épidermique des libéraux qui prenaient une position irréfléchie sur une question matérielle au lieu de se concentrer sur la défense des libertés.
Dans un deuxième temps, sont apparues les difficultés matérielles de la transition écologique, comme l’utilisation de métaux rares nécessitant de nouvelles mines, et plus généralement les pollutions et la demande d’énergie « en amont » : fabrication transport etc.
Il est vite apparu que des décisions politiques du genre interdiction ou réglementation tatillonne ne pouvaient résoudre ces problèmes, qui nécessitent innovation, logistique et diffusion.
Vous trouverez des développements de ce qui va suivre et de nombreux exemples dans mon article récent sur les technologies de la transition.
Côté entreprise la première réaction a été de se « peindre en vert » (green washing). Puis, constatant que leurs clients, puis une grande partie de leurs employés, puis de leurs dirigeants étaient de plus en plus sensibles aux questions environnementales, elles ont étudié sérieusement la question.
Des centaines de “jeunes pousses” (start-up) ont conçu des solutions innovantes, et ont en général été achetées par des entreprises pour intégrer ces nouvelles équipes. L’objectif est que les innovations des jeunes pousses puissent utiliser les capacités de l’entreprise en matière d’industrialisation de logistique et de distribution.
Par ailleurs, la réaction de l’opinion publique aux mesures et réglementations générées par la transition a amené les environnementalistes à mieux comprendre le rôle des entreprises.
II. L’hostilité de l’opinion publique
Les agriculteurs réagissent violemment contre l’accumulation des normes écologiques qui les paralysent et diminuent leur production, donc leur revenu et l’alimentation du pays.
Un exemple récent a été celui de l’entretien des fossés : il ne fallait pas les curer pour ne pas nuire à la biodiversité, mais l’écoulement des eaux ne se faisant plus, les champs (et les villes) ont été inondés.
Parallèlement, la diminution de la production agricole ou son renchérissement déclenchent des importations en provenance de pays plus laxistes en matière d’environnement, ce qui ne fait qu’aggraver le problème.
Plus généralement on constate le rejet populaire des mesures pesant sur le niveau de vie. Les gouvernants risquent d’être balayés, ce qui retarderait d’autant les mesures environnementalistes supportables.
III. Les industriels s’y mettent
En matière d’innovation, l’alliance public / privé est féconde : il faut marier la recherche publique et la logistique des entreprises, ainsi que leur force de vente auprès de leurs clients entreprises ou particuliers. Nous en avons eu l’illustration avec la conception, la production et la distribution à grande échelle des vaccins anti-covid.
Le souci de l’environnement a mené par exemple à redécouvrir l’économie circulaire, ce qui s’est souvent révélée très rentable. Par exemple, la récupération des gravats pour le bâtiment et les travaux publics.
En matière d’innovation, l’alliance public / privé est féconde : il faut marier la recherche publique et la logistique des entreprises, ainsi que leur force de vente auprès de leurs clients entreprises ou particuliers. Nous en avons eu l’illustration avec la conception, la production et la distribution à grande échelle des vaccins anti-covid.
Le souci de l’environnement a mené par exemple à redécouvrir l’économie circulaire, ce qui s’est souvent révélée très rentable. Par exemple, la récupération des gravats pour le bâtiment et les travaux publics.
IV. La division des environnementalistes
Les écologistes proprement dits demeurent néanmoins souvent anticapitalistes. Et devant des obstacles techniques et financiers qui compliquent la transition énergétique, ils se replient sur la position la plus simple : la décroissance.
La décroissance supprime effectivement beaucoup de problèmes techniques, mais est vigoureusement repoussée dès lors que les électeurs réalisent la diminution de niveau de vie que cela entraîne.
Il y a donc une division qui s’approfondit entre les décroissants technophobes et les environnementalistes qui se rapprochent des entreprises pour résoudre concrètement les problèmes. Cette idée est développée dans mon article cité précédemment.
Les écologistes proprement dits demeurent néanmoins souvent anticapitalistes. Et devant des obstacles techniques et financiers qui compliquent la transition énergétique, ils se replient sur la position la plus simple : la décroissance.
La décroissance supprime effectivement beaucoup de problèmes techniques, mais est vigoureusement repoussée dès lors que les électeurs réalisent la diminution de niveau de vie que cela entraîne.
Il y a donc une division qui s’approfondit entre les décroissants technophobes et les environnementalistes qui se rapprochent des entreprises pour résoudre concrètement les problèmes. Cette idée est développée dans mon article cité précédemment.
V. En conclusion
Les environnementalistes sérieux se rapprochent donc des entreprises, qui sont les seuls outils concrets pour des solutions innovantes. Les États, les administrations, les conférences internationales ne peuvent que “mettre de l’encre sur du papier”. C’est peut-être excellent pour la prise de conscience, mais se termine par des questions d’argent qui ne sont pas l’essentiel, les fonds annoncés devant être effectivement versés et surtout bien utilisés !
Les environnementalistes sérieux se rapprochent donc des entreprises, qui sont les seuls outils concrets pour des solutions innovantes. Les États, les administrations, les conférences internationales ne peuvent que “mettre de l’encre sur du papier”. C’est peut-être excellent pour la prise de conscience, mais se termine par des questions d’argent qui ne sont pas l’essentiel, les fonds annoncés devant être effectivement versés et surtout bien utilisés !
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