Des événements disparates et un réalisateur de films américains donnent des clés pour lutter contre la décivilisation

 Maître Jean-Philippe Carpentier.


Ce début de semaine a été émaillé par un certain nombre d’événements disparates, du moins en apparence.

J’ai reçu la revue du Château de Versailles qui mettait en avant que le château allait fêter ses 400 ans.

J’ai visité l’exposition sur la Régence au musée Carnavalet et découvert l’article d’Anne Simier la concernant qui précise : « Si le Régent est réputé pour son érudition, sa curiosité intellectuelle et ses qualités de compositeur, il ne l’est pas moins pour celle de noceur invétéré... voire de libertin.

Le Duc de Saint-Simon, dans ses célèbres Mémoires, en donne d’ailleurs des comptes-rendus sans équivoque, parfois proche de la diatribe...

Un état de fait s’expliquant aussi par le climat et l’euphorie spéculative du temps, suite aux réformes de Law qui, en établissant une banque centrale et en invitant à la conversion de la monnaie métal en monnaie papier, créé une richesse factice, illusoire et rapide... avant la banqueroute ! Débouté de sa fonction de ministre des Finances, condamné, il s’exile en Suisse pour reprendre une carrière de joueur professionnel... »

J’ai regardé secret d’histoire à la télévision, découvrant, avec les explications de Stéphane Bern, l’histoire de Napoléon III, une histoire tumultueuse, qui l’a porté après un coup d’État sur les traces de son oncle. J’ai découvert un homme inscrit dans son siècle, avec une vision pour Paris, une vision pour la France et peut-être moins de talent que son oncle pour la guerre.

Cet oncle, Napoléon 1ᵉʳ, est sur tous les écrans avec le film de Ridley Scott au budget de 120 millions de dollars.

En parallèle, j’ai observé, consterné, l’actualité marquée par le meurtre du jeune Thomas, 16 ans à Crépol, un drame horrible et dont les auteurs doivent être sévèrement punis.

J’ai entendu les réactions à ce drame qui ont ramené dans l’actualité le terme de décivilisation sur lequel je m’étais déjà exprimé.

Enfin, pour en revenir à Ridley Scott qui voyait son film critiqué par certains qui souhaitent déboulonner les statues de Napoléon 1er, comme par d’autres qui, surement à juste titre, lui reprochent des erreurs historiques, a déclaré « Les Français ne s’aiment même pas eux-mêmes ».

C’est finalement un Britannique, réalisateur de films Américains qui allait faire la synthèse des faits disparates qui avaient structuré ce début de semaine.

Il posait ainsi en une phrase presque sibylline, comme un oracle de la Pythie, les bases mêmes de la décivilisation, celle d’un désamour de la civilisation.

La connaissance de l’histoire, la connaissance de notre civilisation occidentale sont, certes, essentielles et devraient faire partie des bases de l’éducation.

Il en va de même de la connaissance de la langue française, essentielle, pour toute personne qui habite dans un pays francophone, que ce soit pour s’exprimer, pour travailler et pour, tout simplement, vivre au quotidien.

Il n’en demeure pas moins que cela ne suffit pas.

Une des faiblesses de notre monde contemporain, procède précisément de ce que nous ne pouvons plus nous inscrire dans un récit national ou un récit européen construit et dont nous pouvons être fiers.

Bien au contraire, nous sommes entourés d’idéologie qui vise à tout déconstruire, à tout critiquer.

Alors, parmi les solutions à tous les problèmes d’émeutes, de délinquance et de délitement du lien essentiel qui nous unit, et pour nous tourner à nouveau vers le bien commun, il en est une très simple.

Elle s’énonce en peu de termes, connaissons notre histoire, soyons fiers de ce que nous sommes et de notre civilisation occidentale, bref, comme l’esquissait Ridley Scott en nous invitant à cesser une inutile auto-flagellation, aimons ce que nous sommes, aimons notre pays.

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